La PASS dentaire à Tarare, un service pour les plus démunis, témoignage du docteur KARRER

Photo Dr Karrer 4

Rencontre avec le Dr François-Xavier KARRER, odontologue polyvalent et spécialiste en médecine bucco dentaire qui prend en charge des patients dans le cadre de la Permanence d’Accès aux Soins (PASS) sur Tarare.

Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai longtemps exercé comme chirurgien-dentiste en cabinet libéral avec une vacation régulière en EHPAD. Puis il y a 14 ans, j’ai commencé parallèlement un exercice hospitalier dans les prisons (UCSA). Cet exercice me plaisant, j’ai choisi d’arrêter progressivement le libéral et de faire un plein temps hospitalier.
Il y a 8 ans, j’ai obtenu ma qualification en médecine buccodentaire, spécialisé pour les soins des populations fragilisées (PASS, cancérologie, gériatrie, détention, etc…). Cette qualification permet de travailler dans le service public, uniquement comme salarié, en milieu hospitalier et institutionnel.
Début 2020, je suis arrivé sur HNO à temps plein sur la détention, la PASS et la gériatrie avec de nombreux projets en tête. La COVID en a bien sûr ralenti certains mais ma présence sur la PASS a été maintenue.


Pourquoi avoir choisi d’exercer votre profession au sein de la PASS ?
C’est au départ à la retraite du Dr Rémi SIMIAND et j’en profite pour le saluer, que je suis arrivé sur Tarare à raison d’un jour par semaine dans le cadre de la toute nouvelle PASS dentaire. C’est une prolongation de mon engagement auprès des publics fragiles et défavorisés.
C’est un domaine que peu de professionnels souhaitent intégrer. Il existe d’ailleurs peu de PASS dentaire sur la région. Il faut aimer le travail en équipe et ne pas avoir une vision trop technique du métier. A la PASS, nous accueillons des patients avec des demandes urgentes, notre réponse doit être rapide et simple.


Quels types de patientèle soignez-vous ?
La plupart des patients sont adressés par l’assistante sociale de la PASS. Ce sont des patients qui n’ont pas de droit ou qui sont en rupture sociale. Il s’agit souvent d’extraction dentaire ou de remplacement. Je prends également en charge des patients hospitalisés en court ou long séjour.


Existe-t-il des difficultés particulières à exercer au sein de la PASS ?
Oui, il y en a une surtout, c’est la barrière de la langue. Je rencontre beaucoup de personnes d’origine étrangère, jeunes et moins jeunes, souvent hébergés dans des foyers de la région. Généralement, leurs problèmes ne sont pas dus à un manque d’hygiène mais à une prise en charge tardive.
La deuxième difficulté concerne l’accès à la PASS. Dès que l’on s’éloigne de Tarare ou que le patient vient d’une zone rurale mal desservie se pose le problème des transports.


Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier d’aujourd’hui ?
Les gens ! Le contact avec eux, les voir partir le sourire aux lèvres, sans douleur et sans trou disgracieux. Voilà ce que j’aime dans mon métier aujourd’hui.

Quel développement souhaitez-vous pour la PASS dentaire ?
Sur Tarare nous sommes bien équipés avec un fauteuil dentaire neuf, un matériel adapté, une imagerie numérique et une assistante dédiée, en revanche, nous avons peu de présence par rapport à la demande. Globalement, il faudrait plus de PASS dentaire, plus de créneaux, plus de professionnels engagés dans cette mission et pourquoi pas, une équipe sur l’hôpital de Villefranche-sur-Saône.

En conclusion …
Je voudrais remercier le Pr Pierre FARGE, responsable de l’activité d’odontologie hospitalière sur HNO Tarare-Grandris, spécialisé en médecine buccodentaire et professeur des universités. C’est lui qui a dynamisé l’activité et permis son développement ici, sur Tarare.

Cabinet du Dr François-Xavier KARRER et Marie-Laure BATTISTON, assistante