La journée internationale des aides-soignants est l’occasion de mettre à l’honneur ces professionnels présents chaque jour aux côtés des patients et résidents de l’Hôpital Nord-Ouest.
Cette année, nous vous proposons de partir à la rencontre de Nadine, surnommée Nadinette, dans son service de pneumologie à l’hôpital de Villefranche-sur-Saône. Elle nous a parlé d’elle, de ses collègues et de tout ce qui était mis en place pour le bien-être et le confort des patients du service.
Portait d’une femme calme et réservée en apparence mais pleine d’énergie pour prendre soin des patients.
Bonjour Nadine, parlez-nous de votre parcours, comment êtes-vous devenue aide-soignante ?
Adolescente, je voulais être auxiliaire puéricultrice. Mais au moment des choix, faute de place, je me suis orientée vers le commerce et la vente. J’ai travaillé quelques années en tant que vendeuse en boulangerie, puis, mon mari et moi nous sommes installés à Besançon. Lorsque ma fille a eu 10 mois, j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’hôpital de Besançon grâce au contrat emploi solidarité, avant d’être embauchée en tant qu’ASH en hémato-pédiatrie. L’onco-pédiatrie, c’est difficile. J’ai réalisé que le métier d’auxiliaire puéricultrice n’était pas pour moi. Je me suis donc tournée vers la formation d’aide-soignante. Je suis diplômée depuis 1999 et je ne regrette pas ce choix.
A Besançon, j’ai surtout travaillé dans le pool de remplacement, je m’adaptais à tous les services où je passais. J’ai fini par passer 3 ans dans le service de cardiologie avant que nous ne déménagions en calade.
J’ai commencé à l’Hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône en septembre 2008. Un mois après, j’intégrais l’équipe de pneumologie, et j’y suis toujours.
Comment définiriez-vous votre métier ?
En dehors de nos tâches hebdomadaires telles que le nursing, les toilettes, la distribution des repas et le nettoyage des chambres lors des départs, je pense que ce qui caractérise le plus le métier d’aide-soignant, c’est le relationnel avec les patients.
En pneumologie, c’est très important. Nos patients ont des pathologies chroniques (insuffisance respiratoire, cancers…) donc ils reviennent régulièrement en hospitalisation. Ils apprécient de nous retrouver et nous aussi. Il se crée un vrai lien avec certains patients. L’équipe veille énormément à leur confort et à leur bien-être. Par exemple, lorsque je trouve un patient en pleurs suite à l’annonce d’un cancer ou d’une autre pathologie, il est important pour moi de lui accorder du temps, l’écouter et lui dire que l’équipe est là pour l’aider et le soutenir. Mon rôle est aussi d’être présente pour les familles, les écouter, les rassurer, les accompagner dans des moments difficiles.
J’apprécie beaucoup de travailler en équipe : nos moments d’entraide, de soutien, de délire. Et puis, dans le service, chaque aide-soignante s’est un peu spécialisée : formation bien-être et massage, hypno-analgésie, alimentation… et du coup, nous sommes toutes complémentaires. De mon côté, je suis référente hygiène depuis 6 ans. C’est une mission difficile à tenir car je n’ai pas toujours le beau rôle mais j’aime que les choses soient bien faites.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
Comme vous l’avez compris, j’aime beaucoup le relationnel et m’occuper des patients. Ensuite, ce qui m’importe le plus, c’est de me dire qu’à la fin de la journée, j’ai fait les choses bien. Quand on n’a pas le temps, on fait au mieux. Mais quand on a plus de temps, on peut accorder plus d’attention aux patients et c’est agréable.
En général, les patients nous le rendent bien. On reçoit des marques d’affection de la part des patients ou de leurs proches, souvent quand on s’y attend le moins. Ça fait du bien, ça nous permet de tenir car ce n’est pas facile tous les jours. Dans le service, nous avons beaucoup de patients en fin de vie.
Et ce qui vous semble difficile ?
Le plus difficile pour moi, c’est d’accompagner les patients plus jeunes que moi et ceux qui ont mon âge. Heureusement, quand un patient me touche trop ou me bouleverse, je peux m’appuyer sur mes collègues. Il y a une grande entraide entre nous.
Comment vous décririez-vous ?
Je suis quelqu’un de stressé, je me mets très vite la pression. Par exemple, travailler dans des services tels que la chirurgie, les urgences ou la réanimation, ce n’est pas pour moi.
Je suis très timide, même si ça ne se voit quand je suis avec les patients. J’aime beaucoup m’occuper d’eux et veiller à leur bien-être. Ce matin, par exemple, un patient avait très froid, il n’arrivait pas à se réchauffer. J’ai aimé le couvrir, le cocooner, prendre soin de lui pour qu’il se sente mieux. Mais c’est aussi mon défaut. Je veux prendre tellement soin du patient que je ne sais pas dire non et je me fais souvent avoir…
Comment occupez-vous votre temps libre ?
Je fais beaucoup de jardinage et de randonnée pour me détendre. Ça me permet de m’évader et de me dépenser.
Un dernier mot pour conclure ?
On a un très beau métier. En tant qu’aide-soignant, on apporte beaucoup aux patients et eux nous apportent beaucoup aussi. C’est un bel échange.