La méthode snoezelen a été développée aux Pays-bas à partir de 1974 par un musicothérapeute et un ergothérapeute. Snoezelen est la contraction de deux mots hollandais : snuffelen (sentir) et doezelen (somnoler, se détendre, se laisser aller). Mais à quoi sert un espace snoezelen en EHPAD ?
Nous avons posé la question à Héloïse CORTAY, assistante de soins en gérontologie (ASG) depuis 7 ans à l’EHPAD de la Clairière et formée à la méthode snoezelen.
Qu’est ce que la méthode snoezelen ?
La méthode snoezelen consiste à créer une atmosphère apaisante. Les sons, les jeux de lumière, les stimulus et les objets tactiles, l’aromathérapie, des massages… sont utilisés pour entrer dans un environnement proposant des sollicitations sensorielles, douces et diversifiées qui génèrent du plaisir et de la détente aux résidents. L’espace snoezelen sollicite tous les sens de la personne âgée : la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe et même parfois, le goût.
C’est un lieu de liberté, de respect des choix et du rythme de la personne qui y pénètre. La sécurité est un élément fondamental de l’approche snoezelen, ce lieu offre ainsi un climat sécurisant, par sa conception, par les objets qu’il contient et par la qualité de l’accompagnement qui constitue à elle seule un facteur de sécurité.
A qui s’adresse l’espace snoezelen ?
Les séances snoezelen s’adressent à tous les résidents, fragilisés ou non. Ces moments de détente sont particulièrement adaptés aux personnes atteintes de troubles du comportement ou de la communication, de difficultés cognitives et à celles souffrant de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées.
Pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, un temps snoezelen peut se faire directement dans leur chambre : musique douce, touché massage, diffusion d’huiles essentielles, différents petits objets peuvent également être utilisés. Ces séances permettent de solliciter les sens de ces résidents souvent alités.
L’approche snoezelen se développe dans le cadre d’une relation individualisée, faite de disponibilité et d’écoute entre le soignant accompagnateur et la personne âgée.
Comment se déroule une séance snoezelen ?
À travers le matériel snoezelen, la relation se construit autour des propositions de relaxation, d’apaisement et de stimulations sensorielles (visuelles, tactiles, olfactives et sensorielles) faites par l’accompagnant et/ou choisies par la personne âgée. C’est une méthode non-directive sans obligation de résultat, ni d’objectif à atteindre.
Le comportement du soignant lors de la séance est important. Son rôle est de s’adapter au rythme de la personne âgée, d’être à l’écoute de ses demandes, de contrôler la stimulation multisensorielle, de surveiller ses impacts et d’adapter l’ambiance (intensité de l’éclairage, couleurs des lumières, volume des musiques, etc…).
Quels résultats peut-on attendre d’une séance snoezelen ?
Les résultats sont très différents d’un individu à un autre. Il y a les effets immédiats comme la relaxation et l’augmentation de l’estime de soi. La personne est apaisée, plus sereine. La stimulation sensorielle réduit les troubles du comportement comme l’agressivité, l’anxiété, l’agitation ou inversement, l’apathie.
Lors d’une séance snoezelen, la relation entre le soignant accompagnateur et la personne âgée ne passe plus par la verbalisation mais par les sensations et les émotions. C’est une communication très riche pour le soignant qui peut s’investir dans la dimension relationnelle de ses fonctions.
La méthode snoezelen privilégie l’attention portée à l’autre, à son écoute et à son bien-être. À ce titre, elle permet à la personne âgée de multiplier les échanges avec son environnement.
Selon vous, la salle snoezelen est-elle suffisamment utilisée ?
Pas assez à mon avis car il faut du temps pour réaliser une séance. Mon projet est donc de développer son utilisation. J’initie régulièrement des collègues soignants qui sont intéressés par la démarche : d’abord une partie théorique, puis une mise en pratique avec un résident.
La méthode snoezelen est un outil important, à la fois pratique et ludique, indispensable au mieux-être de nos résidents. Il faut l’utiliser sans modération !