Le jeudi 25 novembre est la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. En France, le sujet est, hélas, régulièrement sur le devant de la scène.
L’association TANDEM/Le MAS intervient dans les locaux de l’Hôpital Nord-Ouest Villefranche-sur-Saône et Tarare. TANDEM est un lieu d’accueil et d’accompagnement pour les personnes victimes de violences, notamment les femmes, et d’accès au Droit. L’association propose une action coordonnée sur le territoire afin de faciliter les démarches des victimes.
Nous avons rencontré Nathalie et Julien, assistante sociale et juriste pour TANDEM, qui ont répondu à nos questions.
Pouvez-vous nous dresser un état des lieux des violences conjugales en France ?
Julien : Depuis mars 2020, date du premier confinement, les demandes d’aides pour des femmes ayant subi des violences conjugales ont énormément augmentées.
Ces dernières années, beaucoup de choses ont été mises en place pour mieux protéger ces femmes contre des conjoints violents. Je citerai par exemple les mesures de protection instaurées par le ministère de la justice comme le bracelet anti rapprochement ou le téléphone « grave danger ». Ces outils nous permettent de travailler dans de meilleures conditions.
Nathalie, vous êtes souvent le premier maillon de la chaine. Pouvez-vous nous parler du parcours d’une victime ?
Nathalie : Le parcours d’une victime dépend de son point d’entrée. Je vois beaucoup de femme qui sont au début de leur cheminement et n’ont pas encore porté plainte. Ces femmes sont orientées par les urgences et autres services hospitaliers, les mairies, la gendarmerie… La prise en charge des victimes de violences est clairement une priorité pour les pouvoirs publics.
Mon rôle est de faciliter la démarche de ces femmes, d’organiser leur sortie du domicile, de les aider à entamer une procédure et de faire le lien entre tous les intervenants. Une fois mises à l’abris, informées de leurs droits et rassurées, j’oriente les victimes vers mes collègues juristes, qui peuvent entamer des procédures dans de bonnes conditions, et la psychologue pour un soutien psychologique.
Quelles aides sont proposées à ces femmes ?
Nathalie : Les aides sont nombreuses mais souvent méconnues des victimes. Au niveau social, il existe beaucoup de possibilités comme la demande de logement en urgence (il existe un logement spécifique sur Tarare mis à disposition par la mairie), des fonds spéciaux débloqués par la CAF… Toutes ces aides qu’elles soient d’ordre pratique, juridique, social, psychologique ou financier, permettent aux victimes de se sentir accompagnées, soutenues et protégées. Voilà l’essence même de notre rôle.
Julien : En plus des mesures de protection dont nous avons parlé, il y a une multitude de moyens mis en place par les pouvoirs publics. Dans le cadre d’un procès, par exemple, les honoraires des avocats peuvent être pris en charge à 100% par l’aide juridictionnelle pour les personnes les plus démunies. Il existe également des dispositifs pour tout ce qui est recouvrement en dommages et intérêts avec notamment un fond de garantie.
Quand et comment TANDEM intervient ?
Nathalie : J’ai une permanence le lundi sur HNO Villefranche. Tous les services de l’hôpital sont mobilisés sur ce sujet. Pour que j’intervienne auprès d’une personne en danger, les équipes me font parvenir une fiche de liaison ou un mail. J’ai également de plus en plus de signalement d’enfants par les pédopsychiatres car je suis également coordinatrice de l’UAPED (Unités d’Accueil Pédiatriques Enfants en Danger) qui dispose de locaux dédiés au sein de l’établissement.
Sur Tarare, je suis présente sur site le vendredi mais nous nous déplaçons en dehors des permanences et sommes mobilisés tous les jours pour les victimes du secteur. Je fais également des visites à domicile et il m’arrive de tenir des permanences dans d’autres communes (Thizy par exemple). Sur l’hôpital, je suis le plus souvent interpelée par l’Unité médico-psychologique et par l’E.L.S.A (l’Equipe de Liaison et de Soins en Addictologie). J’ai également une permanence à la Mairie de Tarare ainsi que l’un de mes collègues juristes. Les besoins sont très importants. Il y a beaucoup à faire.
Contact TANDEM :
Mail : accueil.tandem@gmail.com
Téléphone : 04 81 04 11 90