Médecin et infirmière : un duo mobilisé contre la grippe

Villefranche Binome Referents Grippe Chirb 2020

Depuis 2 ans sur Villefranche-sur-Saône et récemment sur Trévoux et Tarare, les référents grippe sont des acteurs essentiels dans la campagne de vaccination antigrippale de l’HNO. Leur rôle ? Vous vacciner et répondre à vos questions.

Pour mieux comprendre ces missions, nous avons rencontré le binôme de référents du service de Chirurgie B de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône : Dr Lucie Rodellas, médecin péri-opératoire, et Rosalie Dumont, infirmière.

Bonjour, depuis combien de temps êtes-vous référentes grippe à l’HNO ?

Rosalie Dumont : Quand j’ai intégré le service en septembre 2018, il n’y avait pas encore de référent pour vacciner les agents dans les services. Consciente que c’était un frein, j’ai pris les devants en organisant une session de vaccination avec l’infirmière du travail pendant une réunion de service. Quand, l’année dernière, le système de référent a été mis en place, c’est naturellement que je me suis positionnée pour être l’une des référentes du service.

Lucie Rodellas : Je suis arrivée à l’HNO en janvier 2019. L’hiver suivant, quand la cadre m’a proposé d’être référente grippe, j’ai tout de suite accepté.

Rosalie : C’est donc notre deuxième hiver en tant que référentes grippe et, dans le service, nous sommes vraiment reconnues comme telles. Cette année, certains collègues m’ont demandé très tôt de les vacciner, avant même que nous ayons reçu les vaccins.

Comment fonctionne votre binôme ?

Lucie : C’est un énorme avantage d’être deux, et en plus d’être un médecin et une infirmière. On offre une couverture vaccinale plus large, par les horaires mais aussi par les collègues que l’on côtoie. Par exemple, Rosalie vaccinera plus facilement les paramédicaux et moi les médicaux.

Rosalie : En plus, grâce à mes horaires de matin ou de soir, je croise plus facilement les équipes de nuit. Avant, elles devaient revenir en journée pour se rendre au service de la santé au travail. Maintenant, je peux les vacciner directement, souvent au moment des relèves.

Lucie : L’autre avantage à être en binôme, c’est de pouvoir dire à l’agent que s’il ne veut pas que ce soit l’une qui le pique, ce peut être l’autre. On ne se vexe pas. Le plus important pour nous, c’est que la personne soit vaccinée.

Rosalie : Et puis, il y a des agents qui se font vacciner parce qu’ils nous voient vacciner les autres.

Lucie : C’est vrai qu’il y a un effet boule de neige non négligeable. Le fait que les médecins et le chef de service se fassent vacciner, ça joue aussi sur l’équipe médicale et paramédicale

Comment êtes-vous accueillies dans votre service ?

Lucie : Il y a une très bonne entente dans le service, on s’entend tous vraiment bien. La grippe n’est pas un sujet de conflit mais plutôt de rigolade entre nous. On en parle beaucoup, notamment pendant les pause-café. On prend le temps de discuter et d’échanger nos points de vue. C’est difficile, pour Rosalie comme pour moi, de rester face à un « non » d’un agent. Alors, on cherche à comprendre les freins, on argumente. Mais on respectera toujours la décision finale de la personne.

Rosalie : Le plus important, c’est d’engager la conversation. Si nous n’arrivons pas à la convaincre cette année, on y arrivera peut-être la prochaine fois.

Lucie : Généralement, les gens nous disent qu’ils ne se font pas vacciner car « la dernière fois, j’ai quand même eu la grippe ». Du coup, nous réexpliquons qu’en effet le vaccin ne peut pas protéger à 100%, mais que si ça protège déjà à 50%, c’est déjà bien. Ça protège de la moitié des virus grippaux et c’est non négligeable.

Rosalie : Nous rappelons aussi qu’à l’hôpital, notamment dans notre service, il y a beaucoup de patients immunodéprimés. Ils sont plus sujets à attraper un virus et à faire des complications.

Lucie : Ça nous fait plaisir de voir des personnes que l’on a vaccinées pour la première fois l’année dernière se refaire vacciner cette année.

Rosalie : On en a encore quelques collègues à convaincre, mais c’est notre challenge pour les années à venir.

Pourquoi êtes-vous devenues référentes grippe ?

Rosalie : Au sein de ma famille, les vaccins ont toujours été décrits comme utiles pour notre santé, pour nous protéger. Et puis, je suis entourée de personnes immunodéprimées sur le plan professionnel mais aussi personnel. Donc si je ne le fais pas pour moi, je le fais pour eux. D’où ma volonté de convaincre les autres de se faire vacciner pour protéger les plus faibles d’entre nous.

Lucie : La vaccination au sens large est un sujet qui m’a toujours tenu à cœur, pendant mes études et mes stages. Je pense aussi que la présence d’un médecin dans le service de chirurgie est un vrai soutien pour convaincre à la vaccination. Ce rôle de référentes grippe correspond à nos convictions, c’est un rôle que l’on a pris naturellement et on le fait avec plaisir.