La Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées est l’occasion de souligner l’importance de faire reconnaître et de déclarer son handicap à son employeur.
Handicap n’est pas synonyme de canne, de prothèse ou de fauteuil roulant. Il faut savoir que 80 % des situations de handicap sont dites invisibles.
Nous sommes allés à la rencontre de Nathalie Lamarche, ancienne ASH et aujourd’hui à la DSNT, reconnue en Qualité de Travailleur Handicapé. Elle nous parle de son parcours, de la difficulté à accepter son handicap et, surtout, de son épanouissement actuel.
Bonjour Nathalie, racontez-nous votre parcours. Comment avez-vous intégré l’Hopital Nord-Ouest ?
J’ai longtemps fait des remplacements en tant que faisant fonction d’ASH ou d’Aide-soignante dans les EHPAD et hôpitaux du territoire afin d’avoir davantage de disponibilité pour prendre soin de ma famille.
En 2012, je suis embauchée à Alix, d’abord en CDD puis rapidement, on me propose un poste à long terme. J’ai été titularisée en 2013 en tant qu’ASH.
Qu’est-ce qui vous a poussé à être reconnue en qualité de travailleur handicapé ?
J’ai toujours eu des douleurs au dos. Très jeune, à 21 ans, j’ai dû subir une lourde opération du dos. Mais en EHPAD, le métier d’ASH nous impose des efforts physiques, parfois très intenses et répétés, comme soulever les résidents. Mes douleurs ont commencé à être plus difficiles à gérer.
En 2017, en partant d’Alix, j’étais tellement bloquée que je ne marchais presque plus. Pendant plus de 10 mois, mon médecin généraliste m’a fait passer plusieurs examens et fait faire de nombreuses séances de kiné. Je voulais tout faire pour reprendre le travail, déjà parce que c’était important pour moi, mais aussi parce que j’adorais mon équipe.
J’ai été très bien entourée pendant cette période, par ma famille et mes proches, mais aussi par mon médecin généraliste et par le médecin statutaire de l’HNO, Dr Charvet. C’est eux qui ont commencé à me parler de reconnaissance en qualité de travailleur handicapé.
Au départ, je ne voulais pas faire ce dossier. J’espèrerai vraiment pouvoir reprendre mon poste. Mais mes problèmes de dos étaient vraiment incompatibles avec le métier d’ASH. J’ai donc fini par accepter de faire un dossier auprès de la MDMPH du Rhône pour avoir une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et pour bénéficier d’une reconversion vers un poste adapté.
La procédure dure généralement 4 à 6 mois, mais dans mon cas, la commission a rendu un avis favorable en seulement 3 mois.
Comment l’Hôpital Nord-Ouest vous a accompagné dans cette démarche ?
Alors que je constituais mon dossier, Nathalie Egraz, responsable retraite et protection sociale à HNOV, m’a soutenu dans mon projet et m’a proposé une formation de remise à niveau en informatique afin que je puisse éventuellement intégrer un poste administratif par la suite. Elle m’a beaucoup aidé, elle cherchait des solutions qui pouvaient me convenir ainsi qu’à l’hôpital, tout en tenant compte de mes difficultés et de mon faible niveau d’études.
Ensuite, plusieurs mois d’attente avant d’avoir un poste de reclassement. Ça a été une période difficile. On n’est déjà pas bien physiquement mais ces mois d’attente sont éprouvant psychologiquement.
Et finalement, 5 mois plus tard, un poste s’est libéré à la DSNT (anciennement DOSI). J’ai rencontré mes futurs responsables, dont Nasser Amani et Jérémy Plassard, en fin d’année 2018 pour commencer mon poste le 7 janvier 2019. Une date importante pour moi.
Et aujourd’hui, comment vous sentez-vous ?
Je suis ravie, c’est important de le dire. J’ai intégré une super équipe, j’ai de la chance. Mes collègues m’aident beaucoup, ils m’ont beaucoup appris. Bon, ils m’appellent tous Mamie, mais je sais que c’est affectueux. C’est la preuve qu’il y a une bonne ambiance dans notre équipe, c’est très familial.
Aujourd’hui, je suis en charge du « petit matériel » informatique : les imprimantes, les encres, les écrans, les claviers, les souris… pour tous les sites HNO. Je m’occupe aussi des problèmes de téléphonie patients. En d’autres termes, je fais de la conciergerie.
Comment avez-vous vécu ce reclassement ?
J’avais très peur car j’ai longtemps travaillé auprès des personnes âgées. Le contact et le relationnel sont très importants pour moi. J’avais peur de rester enfermée dans un bureau, de perdre ce relationnel, et en fait non, pas du tout. Quand on est aidé, formé et accompagné par son équipe, tout se passe bien.
Je souhaite à tout le monde d’être reclassé dans le même environnement que moi.
Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui n’ose pas faire sa demande de RQTH ?
De ne pas hésiter ! C’est parfois difficile mais, constituer ce dossier de RQTH permet de parler d’avenir avec son employeur et d’envisager un meilleur avenir professionnel, soit en adaptant le poste, soit en changeant de poste.