Vous la croisez peut-être régulièrement dans les couloirs de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône ? Sylvie Goutte est infirmière en recherche clinique. Son rôle ? Accompagner les paramédicaux (infirmiers, aide soignants…) dans leurs projets de recherche, avec toujours en focal : le patient et l’amélioration de son bien-être.
Comment êtes-vous arrivée à la recherche médicale ?
J’ai toujours été attirée par le domaine de la santé. Après un BTS de biotechnologie, j’ai travaillé 15 ans au sein d’un laboratoire pharmaceutique en recherche préclinique. Désirant être plus proche du terrain et des patients, j’ai obtenu mon diplôme d’infirmière en 2008 à l’issue duquel j’ai intégré le service de néonatologie de l’Hôpital Nord-Ouest.
J’ai découvert la recherche en soins lors de mon DIU de soins de développement chez l’enfant prématuré. J’ai réalisé une recherche pour mon mémoire qui a été finalisée par la publication d’un article. Suite à cette expérience, j’ai voulu me spécialiser dans la recherche en soins et j’ai obtenu un DU de sciences infirmières et recherche paramédicale. J’ai ensuite rejoint l’Unité de Recherche Clinique en janvier 2019 avec un poste d’infirmière de recherche clinique. Je participe aux protocoles de recherche clinique. Je suis également en charge de l’accompagnement des travaux de thèse ou mémoire et de la coordination de la Recherche Paramédicale.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre quotidien ?
Mon activité est très variée et très riche. Je reste proche des patients en réalisant les soins propres aux protocoles et en réalisant les collectes de données. Je suis en relation avec les équipes des différents services de l’hôpital (médecins, infirmiers…). J’accompagne les internes et également les paramédicaux dans leur réflexion, la construction et la mise en place de leurs projets de recherche.
Sur quels projets travaillez-vous ?
Les journées sont bien remplies et ne se ressemblent jamais ! En Recherche Clinique, je m’occupe plus particulièrement des études en néonatologie et en gériatrie. L’IRC (Infirmière de Recherche Clinique) participe à l’inclusion des patients, à la collecte des données, aux soins liés au protocole. Elle planifie les visites, est en relation avec les acteurs de la recherche à l’hôpital et tout cela dans le respect de la législation et de la protection des patients.
En ce moment, je participe à l’étude ALAÏS en néonatologie sur l’accompagnement de l’allaitement des prématurés. J’interviens également sur plusieurs études sur la covid-19 en gériatrie et en ORL pour laquelle l’Hôpital Nord-Ouest est promoteur pour la 1ère fois.
Plusieurs projets de Recherche Paramédicale ont par ailleurs été déposés pour des appels à projets nationaux et régionaux et nous attendons avec impatience les résultats pour décembre. D’autres projets, dont l’Hôpital Nord-Ouest pourrait être promoteur, sont actuellement en réflexion. Pour cela, nous sommes en train de mettre en place tous les outils pour la promotion interne ainsi qu’une Commission de la Recherche Paramédicale pour accompagner les équipes.
Quels sont les enjeux de la recherche clinique paramédicale ?
La recherche n’est effectivement pas réservée qu’aux médecins. La recherche paramédicale permet par la production de données probantes d’améliorer la qualité des soins, les techniques et les organisations avec un objectif prioritaire : le patient. Elle encourage les équipes à réfléchir sur leur pratique et permet également de sortir de la routine du métier de soignant. Elle est valorisante pour le paramédical chercheur et permet de prendre du recul sur sa profession.
Quelles sont les principales difficultés dans l’exercice de votre métier ?
Selon moi, il y en a deux :
- Devoir s’adapter aux contraintes réglementaires et aux délais imposés pour l’obtention des autorisations,
- Et concilier les désirs des porteurs de projet et la faisabilité.
Quelles sont les compétences et les qualités nécessaires ?
- Savoir garder une proximité avec les patients inclus dans des protocoles
- S’adapter aux demandes des promoteurs en tenant compte de la réalité du terrain.
- Etre rigoureux dans l’application des protocoles et du respect de la législation.
- Pour l’accompagnement des projets, avoir des compétences dans la rédaction de protocole et des documents liés à l’étude.
Quel est le moment dont vous êtes le plus fière ?
Le jour où mon premier article a été accepté pour publication dans « les Archives de Pédiatrie ».