Prédire l’efficacité des traitements du cancer du sein de type HER2-positif grâce à des analyses génétiques, tel est l’objectif de l’essai français SIGHER auquel les HNO participent depuis fin septembre.
A ce jour, 10 de nos patientes ont accepté de participer.
Améliorer le pronostic des cancers du sein HER2-positif
Les cancers du sein sont habituellement différenciés selon la présence, à la surface des cellules tumorales, de récepteurs d’hormones (œstrogène et progestérone) et de la molécule HER2.
Les cancers du sein sont dits HER2 positif lorsque l’analyse anatomopathologique révèle une quantité importante de molécules HER2 à la surface des cellules tumorales.
« Les cancers HER2 positif représentent environ 20% des cancers du sein, et avaient initialement un pronostic moins favorable que les HER2 négatif. L’arrivée dans les années 2000 du trastuzumab, une thérapie ciblant directement les récepteurs HER2, a été une révolution et a permis de considérablement diminuer le risque de récidive et de progression de la maladie vers le stade métastatique. De nouvelles molécules combinant antiHER et chimiothérapie se développent actuellement pour ces patientes avec des résultats très prometteurs » nous explique Dr Kathleen Dekeister, oncologue aux HNO.
« C’est pourquoi l’étude SIGHER, à laquelle nous participons, inclut des patientes traitées par cet anti HER2, le trastuzumab, seul ou en association, dans le but de chercher des déterminants génétiques qui permettrait d’identifier des populations plus à risque que d’autres de résistance ou de toxicité à ce traitement » complète Dr Soleine Medjebar, oncologue aux HNO.
Dans un premier temps, une cohorte est mise en place : les données médicales de 9 000 patientes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif seront collectées pendant 5 ans. Un prélèvement sanguin sera réalisé lors de l’inclusion dans l’étude afin d’analyser l’ADN des patientes. Puis il s’agira pour l’Institut de Cancérologie Strasbourg, promoteur de l’essai, d’analyser l’ensemble des données recueillies.
Les patientes acceptant de participer à cette étude n’auront pas de bénéfice personnel direct mais les résultats bénéficieront aux générations futures. En effet, la prise en compte des variations génétiques constitutionnelles liées à la réponse aux traitements anti-HER2 pourraient changer les pratiques en cancérologie dans les prochaines années.
Une mobilisation nationale pour améliorer la prise en charge
Cette étude dite multicentrique se déroule dans 100 centres hospitaliers français, dont l’hôpital de Villefranche-sur-Saône depuis le 27 septembre 2022.
« Accéder à des données à grande échelle implique l’inclusion de nombreux patients dans les recherches. Leur participation est donc essentielle pour que les chercheurs puissent avancer » nous explique Cécile Serrand, attachée de recherche clinique.
Sous la responsabilité des Drs Kathleen Dekeister, Soleine Medjebar et Philippe Toussaint, oncologues médicaux, SIGHER est aussi la première étude sur le cancer du sein ouverte sur HNO.