« Le don d’organes est une thérapeutique qui fonctionne très bien. »

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Rencontre avec Bérengère Comby, infirmière à la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis infirmière depuis décembre 2008, j’ai travaillé 3 ans en neurologie puis 2 ans en milieu carcéral. J’ai ensuite fait de la médecine polyvalente soins palliatifs, et depuis février 2020, je suis infirmière à la coordination à Villefranche.

Pourquoi avoir choisi de travailler au sein d’un service de prélèvements d’organes et de tissus ?

J’avais fait un stage à la coordination des prélèvements de Lyon au cours de ma formation d’infirmière et ça été un déclic. En parallèle, j’ai toujours été donneuse de sang et de moelle osseuse depuis que mon âge me l’autorise. C’est une cause qui me parle énormément qui me tient à cœur et que j’ai envie de promouvoir et de développer.

Quelles sont vos missions au quotidien ?

Mes missions sont d’abord de recenser les donneurs potentiels, et de recueillir le consentement de leurs proches en accord avec la volonté du défunt. Si celui-ci était en faveur du don et qu’il est éligible au don, il faut organiser le prélèvement. Il s’effectue au bloc opératoire pour le don d’organe ou en chambre mortuaire dans une salle de prélèvement pour le don tissu. Mon rôle est aussi d’être présente pour les proches avant et après le prélèvement, par exemple s’ils ont envie d’avoir des nouvelles de la greffe pour les receveurs, tout en conservant l’anonymat. Il faut rester disponible pour répondre à toutes les questions. Et au quotidien ma mission est aussi d’informer, de sensibiliser les équipes en interne mais aussi le grand public autour d’évènement comme la journée mondiale du don le 22 juin.

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?

Ce qui me plait le plus c’est le contact avec les familles, avec tous les référents dans les services mais aussi avec l’ensemble du personnel de l’hôpital. C’est aussi de me dire qu’il y a des receveurs derrière tous les prélèvements que ce soit d’organe ou de cornée, qui bénéficient de la greffe et retrouvent un confort de vie grâce à ces dons.

Pourquoi le don d’organe est nécessaire ?

Pour les receveurs et les personnes en attente, parce que la greffe est une thérapeutique qui fonctionne très bien et qu’il y a de plus en plus de personnes qui sont en attente. Malheureusement il y a un manque de donneur d’organe. Je pense qu’il est hyper important de développer le don d’organe parce qu’il y a tous les ans entre 500 et 800 personnes qui meurent faute de greffe. Il n’y a pas de greffe sans prélèvement d’organe, sans don d’organe, c’est pour ça que ça me parait important de promouvoir tout ça et d’agir pour développer le don d’organe sur l’HNO.

Depuis combien de temps l’HNO est engagé dans le prélèvement de tissus et d’organes ?

La coordination a été créée en 2003, depuis quelques années on ne fait pas énormément de prélèvement d’organes, entre 1 et 2 chaque année. Mais l’objectif est de développer d’une part le prélèvement d’organes et d’autre part de tissus. Même si pour le coup on a fait une très bonne année 2020 mais ce serait encore d’aller au-delà.

Qu’est-ce que vous avez mis en place au sein de l’HNO pour promouvoir le don d’organe et de tissus ?

Beaucoup plus de présence pour recenser les donneurs potentiels et plus de communication avec l’ensemble des personnels médicaux et paramédicaux. On a remis à jour une liste de référents qui sont nos alliés dans les services pour transmettre les informations relatives aux prélèvements afin de pouvoir répondre aux questions des familles.

Pourquoi la pose de cette plaque est importante ?

D’abord, c’est une obligation légale. Mais ça me parait important pour la reconnaissance aux donneurs ça peut permettre à leurs proches de venir se recueillir dans un lieu dédié pour leur rendre hommage. Par exemple, le premier prélèvement qu’on a fait, quand je suis arrivée, était un prélèvement de cœur et donc hyper symbolique. J’ai été énormément touchée d’apprendre que ça avait permis à un homme de moins de 50 ans de se tirer d’affaire donc je trouve important d’avoir une reconnaissance envers ces donneurs.

Ca peut être important aussi pour les receveurs d’organes de savoir qu’il y a cet endroit de reconnaissance aux donneurs qui ont pu leur sauver la vie. Et c’est aussi un outil qui peut permettre aux gens de s’interroger de réfléchir de se positionner de leur vivant pour que les proches du défunt prennent une décision en connaissant les volontés du défunt.

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